Metro boulot "Shigoto"
Cette semaine, j'ai vu le film "Stupeurs et tremblements" tire du livre écrit par Amelie Nothomb en 1999.
Autant le livre etait pas trop mal, le film lui, est mal realise, le jeu d'acteurs completement bidon, bref...on aurait pu s'en passer.
Pour ceux qui seraient passes a cote de cette lecture, c'est l'histoire d'une jeune femme francaise bilingue, qui part travailler dans une societe japonaise.
Certains aspects sont vrais, d'autres un peu trop exageres voire errones.
Mais bon, je ne veux pas critiquer le livre ici, je vous laisse le plaisir de le lire.
Ca m'a juste fait penser qu'il serait bon de faire un point sur la situation du travail au Japon.
C'est un gros bout donc on va y aller calmement, en commencant par le general.
Avant toute chose, sachez que mes propos sont bases sur ma propre experience et celle de certains de mes amis travaillant dans des entreprises japonaises.
Je ne parle pas aucunement des expatries qui travaillent dans des societes francaises au Japon.
Travailler au Japon, ca veut dire etre pret a donner toute son energie dans le boulot sinon vous etes sur que vous ne ferez pas long feu ici.
Un japonais est ne pour le travail, il est endoctrine pour travailler.
Vous n'etes pas japonais mais il faudra respecter beaucoup de regles, qui sont parfois tres difficiles a accepter.
Le travail au Japon, c'est considere comme la chose la plus importante dans la vie.
Ca passe toujours en priorite et toutes les autres choses ne sont que secondaires.
Ne pas avoir de travail au Japon signifie avoir aucune existence, aucun ami, pas de famille, voir plus de famille : rejet.
Certains vont meme jusqu'a mentir a leur famille pour que les parents soient fiers d'eux.
Lorsque l'on regarde la traduction du mot "occupation" dans le dictionnaire, on tombe sur le mot SHIGOTO qui signifie "travail".
Travail = occupation ?
N'est il pas possible d'avoir des occupations sans pour autant travailler ?
Ben moi je pense que ca revele toute l'approche du systeme japonais justement.
Une question que l'on me pose souvent : "Mais t'es quand en vacances ?"
Vacances, conges, des mots bien lointain.
Existent ils des conges au Japon ? Bien entendu qu'ils existent.
Mais voila, faut il encore pouvoir les prendre.
Car oui, ici, on estime que prendre des conges : c'est mal vu !
Le travail etant la chose la plus importante pour un homme japonais (sa famille passe en deuxieme), il est impensable de ne pas pouvoir travailler et encore moins de pouvoir prendre des conges.
Les japonais sont des personnes qui vivent en communaute, qui aiment penser "en groupe", a faire comme "le groupe".
On evite de sortir "du groupe" sinon c'est le groupe qui nous rejettera par la suite.
Tout le contraire avec nous, Europeens qui sommmes plus individualistes.
Lorsque l'on travaille dans un bureau au Japon, on fait partie d'une equipe, on est un chainon d'une tres longue chaine, on se sent indispensable (du moins, il faut se le sentir).
On se sent fort car on n'est pas seul.
Si on voit tout le monde bosser, alors on se met aussi a bosser.
Si on est pas la, alors c'est un non-respect envers ses collegues.
C'est en raisonnant de cette facon que les japonais evitent de s'absenter a leur travail, de peur de faire "fausse route", d'avoir des mauvais yeux diriges sur eux-meme.
On dit a travers le monde que les japonais aiment bosser, moi je vous dis que non.
Ce sont des humains et comme tout etre humain, ils preferaient se pavaner a boire un cocktail au soleil que d'aller bosser avec un tas de cons qu'ils ne peuvent pas sentir.
En occident, on voit le travail comme un outil necessaire a notre vie, a notre famille.
On travaille pour vivre et non pas vivre pour travailler comme ici.
C'est pourquoi il n'est pas rare de voir des japonais arrives au bureau avec de la fievre, tellement bouillant que la sueur degouline sur leur clavier.
Ils ont beau etre fievreux, a l'agonie, pour eux c'est un acte de courage, de bravoure.
Moi j'ai toujours beaucoup de mal a accepter ca, je trouve ca stupide parce qu'etant malade, on n'est pas productif et en plus on refile sa maladie aux collegues.
Prefere refiler ma grippe a mes collegues que de rester au lit ? ... yep.
Et si je veux prendre un jour de conge, ben ouais quoi ? ca se passe comment ?
Tout dependra de votre patron bien entendu.
Mais y a de grandes chances, qu'il vous fasse les yeux ronds et vos collegues se diront "Ohhh, le traite, il nous lache".
Vous n'etes pas digne d'un combattant, vous ne vous sentez pas concerner par votre travail, c'est ce qu'ils penseront.
Qui fera votre travail ? les autres ? non, surement pas.
Ici la polyvalence est proche de zero, on est etiquete pour son poste des le debut.
Ca donne pas envie de partir en vacances, vous ne trouvez pas ?
Donc vous aurez compris que les conges existent bien sauf que finalement personne n'en prend de peur de faire du zele ou d'etre mal vu.
Concernant les conges payes, une societe japonaise accorde habituellement entre 15 et 20 jours de conges par an.
Si vous ne decidez pas de les prendre, alors vous pouvez les cumuler jusqu'a l'annee suivante.
Le hic, c'est qu'au bout de 2 ans, si vous ne prenez pas vos conges alors on vous les supprime tout simplement, sans aucune compensation bien entendu.
Et malgre ca, personne ne les prend, beaucoup restent avec 30-40 jours de conges alors que ca fait 5 ou 6 ans qu'ils bossent dans la meme boite.
Sur que les patrons se regalent.
Les conges de maternite, de meme, n'existent pratiquement pas.
Ma femme ne touche rien pour son accouchement et elle a du demissionner.
Et devinez quoi, depuis qu'elle ne bosse plus, elle est stressee d'avoir rien a faire.
Une sorte de drogue, une sorte de truc qui lui manque.
Il lui a fallu quelques temps pour penser qu'a present c'est la famille qui va passer avant le travail, chose inhabituelle comme je le disais plus haut.
Imaginez que vous decidiez de dire "je prends 2 semaines de vacances" a votre patron.
Que se passera t-il ?
A moins d'avoir un patron cool (si si ca existe), il sera surement decu, vous perderez de la credibilite, la confiance qu'il avait en vous.
Vous serez surement mis sur la touche sur certaines decisions, vos collegues ne vous adresseront plus la parole, vous vous retrouverez seul au dejeuner.
Ne croyez pas que j'exagere, tout ca est bel et bien reel !
Bref....il se peut que cela soit la fin de votre carriere pour 2 semaines de conges que vous meritez qui plus est.
Je connais certaines personnes japonaises qui sont revenues apres de longs jours de conges, mutees a differents endroits, a faire un boulot completement different de ce qu'ils faisaient jusqu'ici sans avoir ete concertees auparavant.
Le patron a t-il le droit de faire ca ?
Sachez qu'environ 80% des employes travaillent sans contrat ecrit, tout est verbal.
Imaginez un peu toutes les consequences que ca peut engendrer : baisse de salaire, changement de poste comme bon le semble, etc... et le pire c'est qu'aucun ne bronche.
Bosser au Japon, c'est donc de grosses difficultes pour nous etrangers, qui ne sommes pas habitues a temps de directives.
Lorsqu'on est jeune, bien sur, on s'y sent bien, on est frais, sain, avec plein de dynamisme et d'enthousiasme.
On veut gagner un maximum d'argent pour son futur, c'est tout a fait comprehensibl
Mais voila, gagner de l'argent pour quoi faire ?
Vu que vous n'avez pas de temps a consacrer hormis votre travail, a quoi vous sert tout cet argent gagne durement ?
Je connais un homme japonais que je respecte beaucoup puisque je suis reste dans sa famille pendant plus de 8 mois, mais malheureusement j'ai beaucoup de pitie pour lui.
Pourquoi ?
Parce qu'il part de chez lui a 8h du matin et rentre a minuit, la plupart du temps bourre, et ce, toute la semaine.
Il travaille le samedi et aussi le dimanche.
Bref, il ne sait que travailler, il gagne beaucoup d'argent mais ne peut en profiter.
Il n'a qu'une vie, il le sait, mais il n'a pas le choix, sa vie est toute tracee.
Sa femme lui dit "Ah mon pauvre cheri", tandis qu'elle utilise son argent pour aller voyager partout dans le monde. Aucun remord.
C'est un homme tres gentil mais voila, lorsque je discute avec lui, on ne peut parler de rien puisqu'il ne connait rien a la vie exterieure.
Il ne connait pas les films du moment, ne sait pas ce qu'il se passe dans le monde et encore moins qui est la chanteuse du moment.
Et vous savez quoi ? et bien des hommes comme ca au Japon, il y en a des milliers.
Sont ils heureux ? j'en doute fort.
Quand on est jeune, c'est comphresensible de se donner a fond dans son travail mais expliquer moi comment pouvez travailler lorsque vous ne vous reposez pas suffisamment ? J'ose imaginer la qualite de votre travail.
Les japonais veulent et aiment etre toujours les premiers.
Faire le travail est une chose, finir le travail le plus rapidement possible en est une autre.
Il faut toujours se donner a fond, oublier ses problemes familiaux lorsqu'on franchit le paillasson de la boite.
Jamais vous ne verrez un japonais vous repondre sauvagement ou vous agressant pendant son travail.
Si ca se trouve sa femme a un cancer, prete a mourir mais voila, il fera son boulot comme si de rien n'etait, avec sourire.
Apres, quand j'entends mes eleves me dirent : "Vache, les francais, comment ils sont agressifs, on dirait que ca les soule de bosser et de nous servir".
Je ne puis que rigoler et acquiescer en ecoutant ca.
Clair que la, on a l'exemple parfait pour bien comprendre la difference de culture.
J'en reviens a mes bosseurs japonais.
Certains connaissent surement le mot "karoshi", terme qui signifie : "mort par exces de travail".
Un mot unique et qui qualifie bien le travail au Japon.
Et bien sachez que chaque annee, ce sont 150 personnes qui meurent par exces de travail (crise cardiaque) et 150 personnes qui tombent gravement malades.
J'ai eu une eleve absente pendant 6 mois a cause de ca.
Elle bossait plus de 20 heures par jour et dormait au bureau.
Sans vouloir etre sordide, lorsque je ne vois pas un eleve apres plusieurs mois d'absence, il m'arrive de penser qu'il est peut etre decede.
Ben ouais mais en 2 ans d'enseignement, j'ai deja eu 4 cas comme celui-ci.
Les heures sup', il serait dommage de ne pas en parler.
Alors la, on rentre dans un gros sujet.
Sachez que 80% des japonais restent a leur travail apres les heures effectives.
Toujours pour la meme raison : l'image de soi-meme sur les autres.
Ces heures sup sont bien evidemment non payees, vous pensez, vous vous croyez ou la !?
Si on reste plus longtemps, ca montre que l'on se sent plus investi (foutaises vous pensez donc...).
Voir les gens partir a l'heure pile, ca releve de l'inedit !
De plus, il est preferable de partir APRES le boss.
Si le boss part tard, ben vous etes mal barre.
Vous pouvez toujours partir avant lui mais vaut mieux partir a la sauvette et sur la pointe des pieds.
D'ailleurs, lorsque l'on quitte son poste, on ne dit pas "Salut les gars, ciao, a demain !", non !
On dit en general "O saki ni" ou encore "Shisturei shimasu", qui sont des expressions utilisees tous les jours.
En gros, on s'excuse de partir a l'avance, de partir avant les autres.
Vous avez fait votre quota mais non, faut s'excuser pour rentrer chez soi.
Bosser au Japon dans une societe japonaise n'a donc rien de bien attrayant en fin de compte.
Pratiquement aucun avantage pour l'employe, si un : le fait de pouvoir travailler !
Rien que ca, ca satisfait 90% des gens et ils n'en demandent pas plus.
On est dans une societe ou "travail" signifie "individu".
Les japonais ne se remettent pas en cause, on suit la marche a suivre et voila tout.
A Tokyo, il n'est pas rare de trouver un feu tricolore separant les 2 rives de la rue de 2 ou 3 metres.
En gros, vous pouvez la traverser avec 2 enjambees.
Un coup a droite, un coup a gauche, pas de voiture, on traverse.
On ne va pas perdre son temps pour si peu, surtout que les feux sont longs.
Ici, il est coutume d'attendre que le feu soit vert pour traverser, et ca parait logique puisque c'est la regle.
Mais voila, ce n'est pas 10 metres qui separe les 2 rives, c'est seulement 3 metres tout au plus.
Sur toute la foule, quelqu'un va t-il prendre l'initiative de traverser la rue ?
Oui, une personne se devoue.
C'est alors que plusieurs personnes vont le suivre, et encore d'autres, alors que le feu est toujours rouge.
Tout ca pour vous dire qu'ici, on ne fait jamais de zele, on ne prend jamais de risque.
Mais comme partout, y a toujours quelqu'un qui va oser faire le premier pas et c'est la que les autres vont suivent.
Dans le travail, c'est la meme chose, pas de vacances, pas de faux gestes.
Celui qui osera prendre 1 semaine de conges, alors lui, c'est un Homme, un vrai.
Et les autres viendront alors proposer leurs jours par la suite au patron.
Maintenant, je prends mon cas personnel.
Je suis etranger, je dois me plier aux regles japonais il est vrai.
Mais etant etranger, j'ai cette petite "force" qui me permet de faire ce qu'un japonais ne ferait pas.
Demander 3 semaines de vacances a mon patron, mais il est fou lui ?
Je le sais, c'est un risque, ca passe ou ca casse.
Dans mon cas, en general, ca passe. Pourquoi ?
Parce que le patron est habitue a travailler avec les etrangers, il a l'esprit ouvert il sait pertinemment que je ne suis pas japonais et que je ne le serais jamais.
Mais attention, y a des fois ou ca ne passe pas.
Jusqu'a maintenant, je n'ai jamais eu trop a me plaindre de mes vacances ici.
Faut dire que je ne prends que 2 semaines par an generalement, je reste donc dans les normes.
Mais voila, mes parents viendront me rendre visite l'annee prochaine et il va falloir que je prenne au moins 2 semaines.
Je risque de me faire tirer les oreilles ?
Oh que oui ! mais j'espere que vous comprendrez, c'est que pour moi, la famille passe en premier, le boulot en deuxieme.
On est comme on est.
Je ne changerais en aucun cas mes priorites pour le boulot.
Il le sait, je le sais, faisons avec !
Tout le monde doit faire des sacrifices et cela dans les 2 sens.
Dernierement, il est dit que les japonais commencent a prendre plus de vacances qu'avant, c'est vrai et faux je dirais.
Certaines boites japonaises insistent pour que leurs employes prennent leurs jours de conges mais ce sont les employes qui ne veulent pas les prendre, toujours cette mauvaise image pour la societe qui revient.
Maintenant, attention, il existe dernierement des jeunes entreprises qui vivent avec un systeme beaucoup plus occidental, plus souple.
Mais ca n'empeche tout de meme pas que les employes preferent camper a coter de leur ordi que de prendre des vacances.
En ecrivant ca, je veux montrer a certaines personnes que bosser au Japon, c'est toute une affaire physiquement et moralement parlant.
Jusqu'a maintenant, bosser au Japon me plait, c'est pas facile tous les jours mais ca me plait.
Il est vrai que j'aimerais avoir plus de vacances et c'est surement ce qui me chagrine le plus d'ailleurs (comme surement tous ceux qui bossent ici).
Je m'apercois autour de moi, que passer un certain age, les etrangers rentrent au pays, fatigues du systeme japonais.
Qu'en sera t-il pour moi ?... il est encore trop tot pour en parler.
Mais quand je vois mes copains francais du meme age qui commencent a construire leur maison, a acheter une voiture, a faire des enfants... je me dis que faire tout ca est bien inconcevable (pour moi en tout cas) ici.
Bosser a l'etranger et surtout au Japon, ca veut dire faire beaucoup de concessions, se donner le temps a fond, mettre sa famille en second plan (conges paternel ? ah ah , pensez donc) et surtout eviter de croire que l'on peut vivre sur le systeme.
A mon avis, il faudra surement encore plusieurs dizaines d'annees avant que l'on voit les japonais s'absenter plus longtemps que 3 jours d'affilee.
Allez, je m'arrete ici pour cette semaine (j'en ai ecrit un peu trop non ?) sinon, on est parti pour des pages entieres.
En esperant que certaines personnes auront une meilleure vision du travail au Japon en lisant ces lignes.
39 Comments:
At 11:49 AM, Anonyme said…
ouaille!!
moi qui les voillais deja comme des fourmis, :s nan mais ils ont pas l'impression de gacher leur vie? de ne pas profiter de leur vie? de perdre leur temp dans une entreprise que je te cite il n'aime pas :s
c'est inconcevable pour moi bon je suis francais donc fatalement on me demande 1heure en sup je geule pendant 2h et je foudroi tout les malheureux qui ose m'adressez la parole ensuite, ils ont jamais eu de gars comme nous genre un gars qui se leve un matin et qui geule un bon gout et qui en ralli d'autre pour defendre ces interet il n ont jamais eu dans leur histoire se genre de chose?:s c'est vraiment une autre facon de voir les choses :s, en y reflechissant je concoi un peu le fait que les autres peuve nous imposer des norme mais a se point.
En lisant ton blog je trouve de plus en plus que exces rime avec japonais...
At 12:07 PM, Unknown said…
Salut Vincent,
Et bien comme tu l’as décris c'est dur de travailler au japon, ces règles non écrites que suivent les japonais sont vraiment insupportables pour les étrangers.
J’avais un rêve moi, le Japan Dream!
J’aurais voulu vivre au japon et dans tous ces aspectes, mais vu les détails que tu as précisés j’opterai donc pour oublier ces phantasmes (c’été beau pendant que je rêvé !!!!).
Et pour finir je doit te dire, te conseiller, ne renonce pas à ce pays, tu es la et tu en as durement travailler pour arriver, et si tu l’aime vraiment, alors c’est la seule chose qui te permettra de rester là bas alors réfléchi bien s’il te plait.
Allez courage et bonne chance.
p.s:
Je trouve ton blog hyper éducatif, bravo mon vieux.
At 3:53 PM, Anonyme said…
Olivier:
Vincent décrit avant tout la vie d'un salarié d'une grande entreprise dans une grande ville au Japon comme Tokyo ou Osaka.
Tous les Japonais ne sont pas des "salary man" ! Il y a également tous les petits commerçants, les ouvriers (qui travaillent beaucoup eux aussi et par tous les temps), les fonctionnaires (qui ne sont pas aimés comme en France car travaillent en général moins d'heure tout en gagnent plus, surtout à la retraite).
Bref, et beaucoup dans les grandes entreprises qui embauchent énormément de monde au Japon finissent le boulot à 18 ou 19heures.
Pour les heures sup... je dois avaouer que je n'ai jamais calculé le nombre d'heures que je fais ici... et que je ne comprends pas le système français et la mentalité de beaucoup de jeunes en France...
Je fais mon travail et quand j'ai fini, je rentre ou passe à autre chose (on est assez libre là où je bosse).
Ne penser qu'à son salaire à la fin du mois et à ses heures sup', ça ne fera jamais d'un type quelqu'un qui a réussit dans le monde professionnel.
bref, je préfère bosser beaucoup tant que je suis jeune, c'est un peu un pari sur l'avenir !
Autre chose:
I y a eu de nombreux mouvements sociaux dans les années 60 et 70. PLus radicaux que les 68tards français de l'époque.
Mais les années 70 et 80 étaient formidables, pas de chômage, beaucoup d'argent pour presque tout le monde, donc pas de raison de se plaindre...
Maintenant, cela a changé, la précarité gagne du terrain, mais les Japonais préfèrent peut-être bosser encore plus pour espérer connaître une nouvelle fois la "bulle économique".
Cependant, la pauvreté et la violence est plus visible, si l'économie ne satisfait pas le plus grand nombre comme il y a 20 ans, le Japon sera certainement moins calme dans les années à venir.
At 5:49 PM, Anonyme said…
Pour ceux qui voudraient finir le boulot de bonne heure au Japon, je me demande si travailler dans une banque ne serait pas le bon job ? Il me semble qu'elles ferment toutes de bonnes heures...mais aucun de mes amis japonais ne travaillent dans une banque ...un avis ?
At 6:59 PM, Anonyme said…
Vive les congés payés, vive les rtt, vive la France!
At 8:06 PM, Anonyme said…
Ouais, ouais.
On sent bien que Vince en a marre de tous ces petits frenchies qui rêvent du Japon. Mais je rejoins Thomas : je ne contredirai pas l'article, mais ce n'est qu'une réalité du Japon, un poil dépassé d'ailleurs. Tous les pères de famille que j'ai pu rencontrer au Japon sont très présents au sein de leur famille, partent en week-end et prennent des vacances (l'un d'entre eux étant tout de même chirurgien).
Vince, il ne faut pas prendre à la lettre les reportages que tu vois à la TV sur M6 : beaucoup de Français intéressés par le Japon en savent bien long sur le pays, conditions du travail incluses. Ils ne portent pas tous des t-shirt Nintendo, et ne suivent pas le rêve illusoir de vouloir devenir mangaka ou créateur de jeux vidéo.
Alors d'accord, le Japon n'est pas un pays magique, on a compris, inutile de rabâcher. Je pense qu'en vivant à l'étranger, l'exercice consiste plutôt à comprendre et aussi accepter les rouages de la société, sans pour autant tout comparer et prendre notre si belle France comme référence.
Allez bon sang, un peu plus d'optimisme !!
At 9:17 PM, Nes said…
C'est un peu près l'image que j'ai toujours eu du Japon :(
C'est pour ça que je trouve trop naïf ces jeunes qui rêvent d'y vivre même si je partage l'avis du commentaire précédent. Et les commentaires sur ton article sur les pockys confirment : ce sont des choses futiles comme celles-ci qui font rêver les petits français. Ils préfèrent ignorer le mauvais côté des choses ^^ LoL
At 10:49 PM, Anonyme said…
Je ne sais pas si quelqu'un a vu le reportage de Canal plus sur les "karoshi", mais ils expliquaient que la productivité d'un japonais est la plus mauvaise de tous les pays industrialisés, de plus là-bas les inspecteurs du travail n'ont aucun pouvoir autres que celui de se taire et les morts aux travails sont tabous.
Une remarque quand même sur le Japan Dream dont personne n'a parlé et qui est important ( pour les garçons ) c'est le fantasme de la femme japonaise, qui à mon avis alimente beaucoup les phantasmes.
Remarque numéro 2, qui n'a rien a voir, Vincent j'ai un ami français qui a eu une fille au japon, il l'a appelé Ema, il parait que ça a aussi une signification en japonais. Si cela peut te donner des idées ...
At 11:31 PM, Anonyme said…
J'avoue que le mode de travail japonnais c'est l'une des premieres choses que j'ai apprise...
Comme le dit Olivier exces rime avec japonais.
Il n'empeche que je vais pas reprocher a vincent comme l'a fait anonymous d'avoir comparé la France avec le Japon...
Car c'est un bon exemple pour voir la difference entre travailler pour vivre et vivre pour travailler.
Comparer 2 mentalités ca apporte toujours quelque chose n'en déplaise à certains ^^
At 12:05 AM, Anonyme said…
Oui c est vrai la productivite ici est tres mauvaise, mais par contre la disponibilite et le service est a la hauteur de la demande du client.Va demander un conseil chez Darty par exemple...tres difficile..!!!Au japon,le renseignement tu l as presque avant que tu ne le demandes!!
je bosse ici depuis 2 ans, c est en moyenne 60h/semaine (bien paye)mais ce qui compte c est de satisfaire le client au maximun..pour qu il revienne !!
Mentalite differente, faut pas avoir peur de bosser ici. Le gros soucis au Japon semble etre la generation future qui se contente de petits boulots sans prevoir un gros plan de carriere..ca pourrait modifier le cote immuable de ce pays dans quelques annees...
At 12:16 AM, Anonyme said…
Ben ça laisse tout de même un léger gout d'amertume tout ça et mourrir d'un karoshi ne me dis rien. La manière dont je vois le monde est peut-être simpliste mais je me dis toujours "quel est ce hasard qui fait que l'on nait dans un pays plutôt qu'un autre" ? Donc quand on a la chance de naitre, vivre et travailler en France et que l'on décide de s'expatrier pour de bon... mieux vaut en savoir long sur le lieu que l'on convoite ! C'est alors que toutes les infos sont bonnes à prendre, même si elles ne sont qu'un des aspects de la vie sur place. Du moment que c'est du vécu, c'est qu'il faut en prendre compte. Et puis pour ceux qui trouvent que le Japon c'est du style: "travailler c'est trop dur et fumer c'est pas bon...." mais qui ont une furieuse envie d'ailleur (tout en laissant pousser le poil qu'ils ont dans la main).... il y à toujours les DOM-TOM ou autrement dit la réglementation française à l'autre bout du monde... Mais c'est certain c'est moins japonisant !
Sur ce, Courage à tous les representants de notre savoir-vivre national au Japon.
At 12:17 AM, Vincent said…
Olivier> Oui "exces" marche bien avec "japonais", ca se retrouve dans beaucoup de choses autre que dans le travail, la consommation par exemple.
Comme le dit Thomas, ici, je parle des salaries dans une entreprise japonaise.
Nullement de chirurgien, de restaurateur ou quoique soit d'autre.
D'ailleurs, si l'un d'entre vous vient bosser au Japon, y a de grandes chances qu'il soit un employe qu'autre chose.
Okayama> Les banques ferment tot, certes mais ce sont les guichets, a l'interieur ca continue a bosser faut pas croire.
Anonymous> Je ne prend pas les reportages de M6 a la lettre.
Je fais des constations tout simplement.
Je ne rabache pas que le Japon n'est pas un pays magique, j'essaie de vous montrer differentes facettes de ce pays.
J'essaie de parler des bonnes et des mauvaises choses mais il est vrai que les mauvaises choses ont toujours tendance a fache.
Faudrait que je parle de choses un peu plus joyeuses, oui c'est vrai aussi.
T'inquietes pas pour moi, je travaille avec entrain, y a pas de probleme a ce niveau la.
Je suis parfaitement integre parfaitement a d'autres expatries qui vivent en reclus.
Ici, ce n'est qu'une synthese de ce que je vis ou ai vecu, de ce que j'entends, de la part de francais vivant ici.
Y a donc beaucoup de vrai, crois moi.
Comme le dit Jeff, ca me semble bien de comparer car ca vous permet, a vous lecteurs, de prendre meilleure position.
At 3:10 AM, Anonyme said…
Ouch...Je savais que bosser au japon, c'était assez nul, sans en savoir plus que ça, et la je suis assez siderée...Surtout pour les heures supp non payées en fait...
Aporés, les jours de congés pas pris, bah...Ma colloc est infirmière. Quand elle veut prendre quelques jours de congès, vu le nombre d'employés reduits, elle doit toujours s'y prendre des mois à l'avance. Il lui arrive également de se tapper des semaines de 8 jours. Sur cette année, il lui reste 28 jours de congès à prendre...Qu'elle ne pourra pas prendre et qui passeront à la trappe. On est pourtant en france oui...Bien sur les raisons sont differentes, mais le resultat est le même.
Bien sur au japon, y'as plus pire, mais tout de même, ce concept n'est pas exclusivement japonais hélas.
At 5:47 AM, Unknown said…
Bonjour, vincent merci pour cet article plus longs que d'habitude mais fort interessant.
J'ai une question. Tu dis aimer travailler au japon meme si tu aimerais avoir plus de vacances. Je me demandais qu'est ce qui te plais dans le travail au japon. Quels sont les + du travail au japon?
Merci @+
At 6:17 PM, Anonyme said…
Tu a critiqué le film "stupeurs et tremblements" mais ce que tu décris est tout à fait dans le même esprit que le film, voire pire.
At 7:40 PM, Anonyme said…
Moi aussi ça me fait un peu rire quand je dis que je vis au japon et que vois tant de gens me dire "ouah trop de chance, moi aussi je veux aller y vivre je vais devenir mangaka!"
^^"
En effet certains, je dirais même beaucoup, juste parce qu'ils sont fans de mangas et d'animes et ont peiné à recopier quelques kanjis d'un site internet "apprenez le japonais en 10 minutes", s'imaginent que le Japon c'est le pays des merveilles et qu'ici on ne vit que de mangas, de J-Pop et de jeux vidéos... évidemment, il y en a, mais pour ceux et celles ne connaissant rien du japonais, bonjour la galère! même moi qui ai un diplôme de japonais j'aurai bien du mal à aller traduire un Final Fantasy...
Je n'ai jamais voulu travailler au Japon mais j'y suis actuellement pour en apprendre plus sur la langue et la culture, sans stresser (Okinawa, c'est plus relax que Tokyo... les gens sont chaleureux et le climat est agréable ^^) Je pense travailler en France dans une entreprise, qui, peut-être, aura des relations commerciales avec le Japon. Les agents commerciaux Japonais parlent souvent anglais, mais faut voir quel anglais XD on va plus vite à les comprendre en Japonais ^^"
At 9:38 PM, Vincent said…
Plumy> bien entendu que ces extremes apparaissent dans beaucoup d'autres pays autre que le Japon mais ici, c'est plus la generalite finalement.
Agwada> les + du boulot au Japon ? euh attend voir, laisse moi reflechir un peu... ummm, bonne question tiens ^_^; j'y reflechirai pour la prochaine fois si tu veux bien.
Anonyme> Marrant, toujours les anonyme qui me taquinent ^^
Le film Stupeurs va bien plus loin que ce que j'avance. La nana qui se retrouve faire les toilettes, fallait la trouver celle-la.
Le film retranscrit mal le livre je trouve, vaut mieux lire le bouquin mais quand tu connais la chose, tu remarques que certaines choses sont exagerees.
At 10:19 PM, Anonyme said…
La société japonaise c'est comme la française ou les autres, elle est pas parfaite, après c'est juste que tu fais avec, moi plus tard j'aimerais bien allez au japon (des vacances me suffiront mais pourquoi pas y vivre^^).Ceci dit j'ai trouvé le film marant, c'est qu'il ya de la caricature mais sinon sa perdrait de son charme (avis personnel)
At 7:41 AM, Anonyme said…
Salut Vincent
Je sens comme une pointe d'exasperation dans ce long article.
Trop de message de Francais qui veulent travailler au Japon ? (Ne devient pas comme le DE :-P )
Assez de te justifier aupres de ton patron ou tes amis Japonais pour prendre des conges ? Voir essayer de changer la mentalite des japonais qui t'entourent ?
Difficile tache. Mais je comprends que cela peut faire du bien d'ecrire ce type d'article :-)
A bientot peut etre
K
At 9:12 PM, Anonyme said…
Bah j'espere pas, ca voudrait dire que tout ces articles tiennent des propos/points negatifs exagérés par l'exaspération...
Bien que j'en doute j'ai toujours entendu le meme genre de commentaires sur le sujet mais bon...
At 1:20 AM, Anonyme said…
c'est joli,ce nouveau design !^^
At 9:51 AM, Anonyme said…
"[...] Ils ne portent pas tous des t-shirt Nintendo, et ne suivent pas le rêve illusoir de vouloir devenir mangaka ou créateur de jeux vidéo."
1- Faut pas confondre les rêves de gosse (quand je serai grand je veux être pompier, astronaute, superman ou mangaka au Japon), et l'attrait pour ces aspect de la culture japonnaise. Je parie même que la grande majorité des "otakus français" n'envisagent pas une seconde d'aller au Japon autrement qu'en tant que touristes.
2- Lesdits mangakas et créateurs de jeux vidéos bossent sans doutent beaucoup plus au Japon pour gagner beaucoup moins que nos auteurs de bandes dessinées franco-belges ou salariés d'Infogrames (suffit de voir le rythme de parution des BDs).
L'article ne me surprend pas (et j'ai même pas vu ni lu "Stupeur et tremblements"), les précedents articles donnaient déjà une idée assez nette de la mentalité de mouton du salaryman moyen. Le seul détail qui m'a étonné c'est que les contrats de travail ne soient pas écrits, surtout parce qu'en France ça donnerait lieu à des abus plus de la part des employés que des patrons ;-)
At 9:53 AM, Anonyme said…
Je te rejoints quand à la qualité du film "Stupeur & Tremblement", en un mot : NUL!
Je ne considère pas les Japonais comme plus travailleurs que les autres. S'ils font tant d'heures sup' c'est que leur productivité est basse! J'en ai eu l'expérience quand je bossais à Osaka. Optimiser une journée de travail semble quelque chose d'impossible à mettre en oeuvre...dommage pour eux!
At 10:52 PM, Anonyme said…
C'est vrai que j'avais lu quelques remarques sur ton blog a propos du travail "éprouvant" au japon, mais la ca dépasse tout ce a quoi je pensais o_o
Ces articles la sont aussi intéressants que ceux sur les mikados continue bien ;)
At 2:50 AM, Anonyme said…
salut ,le filme que tu as vu j'ai lus aussi le livre et c'est une belge et non une française.
At 8:48 AM, Shin said…
Amélie nothomb est d'origine belge/japonaise, et pas du tout française. Ce bouquin est vieux et le film aussi , t es pas trop à la page ;) ...
Moi j'ai bien aimé les deux , je suis pas d'accord quand tu dis que les comédiens sont mauvais. Sylvie testud elle tient bien son rôle, c'est assez fidèle au bouquin.
Sinon elle a écrit d'autres bouquins sur le japon puisqu'elle y est née, et y a passé une partie de sa vie. Métaphysique des tubes par ex...
At 2:23 PM, Anonyme said…
Je voulais juste ajouté que j'avais appris dans un documentaire que Kazunori Yamoshi (celui qui a fait les Gran Turismo) était tellement pris par son travail une fois qu'il n'était plus allez chez lui pendant un mois !!! C'est de la folie dormir le peu de temps au travail
At 5:28 PM, Vincent said…
k-lach> je ne cherche aucunement a changer la mentalite des japonais.
Ici, je parle de ce que je ressens et ce que beaucoup de francais ressentent lorsqu'ils travaillent au Japon : on se sent seul, impuissant et ca fatigue au bout d'un certain temps.
Avec le temps, on s'habitude et on s'y fait (du moins pour moi, pas pour tout le monde) mais y a des jours ou quelque fois, tu mettrais bien un coup de pied au cul a des collegues pour que ca avance comme tu le souhaites ^^
pchan> tout de suite, ceux qui bossent ici, comprennent directement de quoi je parle.
Clair qu'on est loin de faire des journees productives mais que veux tu, on ne peut rien y changer.
Shin>Nothomb est belge, autant pour moi.
Le livre est vieux (je l'ai lu y a quelques annees) mais le film a 4 ans, c'est pas non plus super vieux, n'exagerons rien.
Je ne savais meme pas qu'un film avait ete tourne, on me l'a dit et j'ai vu dernierement.
At 8:12 PM, Anonyme said…
Pour ceux que ça intéresse, les lignes d'un blogger collectionneur sur le travail au japon : http://www.dannychoo.com/blog_entry/eng/615/Work+in+Japan/
At 10:00 PM, Anonyme said…
Salut Vince et les autres,
Merci pour cet article trés instructif. J'ai appris beaucoup de choses. Juste au mot concernant stupeurs et tremblements : je l'ai quant a moi trouvé captivant! Et mon avis ne se fonde pas sur le fait qu'il parle du Japon, que je ne connais pas, mais sur la façon dont le scénario est écrit, ce petit coté farfelu, et puis je dois dire que j'ai toujours été fan de Sylvie Testud.
Pour ce qui est de la suite, il me semble que ton article rétablit à juste cause le déséquilibre entre ce que pense les français du Japon et ce qu'est le Japon.
Tout ceci m'évoque d'autres questions , par exemple:
- Le Japon est-il toujours une société féodale ?
- Peut on balayer des siècles de confucianisme en quelques générations ?
En fin de compte, plus je lis ton blog et plus je comprend ces japonais qui veulent partir ailleurs. Ceci dit, je ne suis pas persuadé que les usa sera le pays ou leurs rêves vont se réaliser !
At 11:54 PM, niko said…
Etant etudiant au japon et donc voulant y travailler ce post m a beaucoup interesse. C est vrai que le travail ici est prioritaire meme par rapport a la famille. J en fais les frais tous les jours avec ma copine...meme pour un baito elle se defonce. Elle etait a l hopital a cause de ses nerfs et le jour suivant rebelote on va au travail.
Puis je voulais ajouter que beaucoup de couples japonais lorsaue l age de la retraite arrive ne se supportent plus et se separent car oui apres une vie de travail on ne connait pas sa femme, ses enfants. Ils ne sont pas habitues a etre ensemble. La question du travail est peut etre ce qui me derange le plus ici...mais ma vie est ici maintenant et je suis quand meme super motive sinon autant rentrer au pays!!!
tres bon blog, je repasserai souvent ici
At 9:13 AM, Anonyme said…
Salut Vincent,
Je ne suis au Japon que depuis quelques mois, ce qui n'est rien par rapport a ta longue experience.
Je n'avais aucun a priori sur le Japon puisque je n'en ai jamais reve.
Je voudrais juste ajouter quelques petites nuances a ton article, mais ne voudrais pas generaliser a toute la population.
Je travail dans une boite etrangere dans l'alentour d'hibiya.
Les japonais present dans ma boite sont souvent les premiers a partir, entre 17h30 et 19h, je pourrais me dire que ces japonais sont speciaux puisqu'ils travaillent dans une boite etrangere.
Je vais donc regarder dehors ... Il est 17h je descend m'acheter quelques chose a manger, je commence a voir des hordes de salarymen s'engouffrant dans le metro. Rentrent-ils chez eux ? Je ne peux en etre sur.
J'ajouterais que les heures de rush dans le metro sont 17h-19h30. Quand je rentre dans ma penante il n'y a presque personne.
Quelques salaymen rentrent chez eux a 12h ? ... bourres ...
Ce n'est peut etre pas car ils ont travailles jusqu'a 11h30 ...
Quand j'ai fini ma journee, si je regarde par les fenetres il est vrai que je vois quelques bureaux allumes avec du monde dedans, mais allez quoi ... moins de 10 % de la population du bureau ... Il en est de meme a Paris.
J'ai encore vraiment du mal a me faire a cette idee de japonais qui travaillent beaucoup plus que tout le monde ....
Peut etre que moi aussi dans quelques temps j'obtiendrais mon esprit formatte aux convenances.
Amicalement.
At 9:08 PM, Anonyme said…
Bonjour Vincent,
je découvre ton blog et je viens de lire ta critique du milieu du travail japonais. Je la trouve plutôt juste.
Il y a un mot pour définir ce que tu dis, un mot qui définit le problème qu'on les japonais avec le travail, c'est "aliénation".
At 9:41 PM, Anonyme said…
Suite du commentaire précédent :
Si ce terme d'aliénation m'est venu ce n'est pas par hasard, mais au contraire après une longue réfléxion et de nombreuses discussions avec un ami qui a vécu plusieurs années là-bas, qui y repart bientôt, et avec qui nous entretenons depuis longtemps une relation constante avec le Japon.
Cet ami n'était bien entendu pas isolé, il a toujours été très intégré, très socialisé avec le pays, ses habitants, etc. Son expérience du milieu universitaire qui est chaotique, les nombreuses expériences de ses amis japonais, ainsi que nos regards croisés in situ ou d'ici n'ont fait que confirmer cette analyse. Elle n'est évidemment pas globale mais la tendance s'avère très persistante.
Cette aliénation est d'évidence un vecteur malade expliquant pour beaucoup à mes yeux les problèmes rencontrés actuellement par le japon comme la dislocation de la cellule familliale et surtout les énormes problèmes démographiques du pays, aussi dû à l'émancipation récente des femmes et d'autres facteurs qu'il serait trop long d'analyser et décrire ici. Cependant il est clair que la notion de soumission totale au travail qu'on rencontre au Japon ne fait qu'accentuer une dislocation sociale et familliale. Comme tu l'explique clairement, la société est tellement fondée sur cette notion de cellule où chaque élément doit assurer la stabilité d'un système que le moindre écart paraît mettre en danger l'édifice alors que c'est justement l'excès entier de cette énergie sur laquelle est fondé l'édifice qui le fait vaciller.
Face à cette force de cohésion du groupe on a l'impression de voir une somme d'individus plongés peu à peu dans une solitude profonde sans rémission possible, à un lent repli sur soi qui dérive vers une dépression locale mais généralisée.
L'impossibilité de chacun de se retrouver simplement sans organiser ses rdv des semaines à l'avance, l'absence de spontanéité, l'isolement, me semblent contaminer peu à peu le pays.
Il y a une aliénation au travail qui est une aliénation à la productivité lié à une peur du manque et un sentiment de faiblesse qui a été érigé en raison nationale. Le travail est devenu une forme de patriotisme. Une raison d'être où l'individu ne peut voir poindre d'autres modes d'existences possibles ailleurs que dans une raison sociale que seul le travail permet d'inventer.
Le problème n'est pas tant que ce système soit éloigné du notre. Il faut entièrement reformulé la question. Le problème est de savoir si ce système rend les gens heureux. Je n'en suis pas sûr. Seulement, j'ai l'impression qu'avoir conscience de cela, être capable de le formuler, relève de l'impossible. Car le conditionnement, le phénomène est si fortement lié à la problématique du groupe que l'individu seul ne peut oser s'y opposer.
Ma théorie, si je puis dire, est que la société japonaise a inventé à sa manière la synthèse la plus parfaite de deux pôles extrèmes et opposés : ceux du communisme et du capitalisme.
Si l'on ose un peu y réfléchir, finalement rien ne distingue complètement l'idéal communiste de ce qu'est devenu la société japonaise. Qui au passage est l'une des sociétés les moins démocratiques au monde. Elle a depuis plus de 50 ans le même parti, avec les mêmes individus, ou presque, elle est toujours à droite, plus que jamais très à droite. La conscience politique au japon ayant été ruinée durant les années soixante et soixante-dix, on a laissé le plus beau des tapis rouge à un système de pouvoir baser sur un conditionnement de l'indivud envers le travail au profit d'un idéal communautaire et nationaliste. Que ce système se soit fondé sur un capitalisme acharché imposé aussi par les USA n'a au fond rien de si paradoxal avec cet idéal communiste. Si on y repense encore, n'y a-t-il pas société au monde qui se rapproche le plus de cet idéal de classe moyenne et populaire ? Le capitalisme n'était là qu'une condition de son application. Par là, je n'ai jamais trouvé étonnant que Chris MArker, très rouge, soit fasciné et si séduit par le Japon.
On pourrait chercher les racines du problème plus loin dans l'histoire du pays, dans la difficulté de surpasser l'ère féodale. Ce qui pourrait s'avérer aussi vrai.
Toujours est-il que si aujourd'hui le japon est certes loin de l'URSS d'hier, son système pourrait avoir de troublantes similitudes. Telle cette oligarchie qui domine et qui n'est pas près de changer lorsqu'on prend le pouls de l'absence absolue de toute conscience politique possible de la jeunesse japonaise d'aujourd'hui.
En bref et si comme beaucoup le Japon reste un pays fascinant et incroyablement séduisant (c'est notre Amérique d'aujourd'hui, le pays où le rêve semble encore possible), je suis de plus en plus dubitatif devant l'incroyable nombre de jeunes français désirant s'y embarquer pour fuir ce qu'ils ne savent pas trop quoi. Son système me semble si aliénant, et sa société fondée aujourd'hui sur une pluralité de fantasmes, que vouloir prendre le risque de s'y frotter sans en connaître les arcanes, c'est oser s'engouffrer dans la probabilité d'un enfer dont on a pas idée.
Bien à toi.
Jérôme
At 11:10 PM, Anonyme said…
je confirme que la productivite dans ce pays (Japon je precise) est franchement mauvaise, si on la compare à la France par exemple. Je ne fais aucun chauvinisme mais il faut se rendre a l'evidence, les japonais travaillent differemment (lentement si on carricature). Mais en revanche ils sont d'une remarquable disponibilite (là par contre, les Francais...). Mais je partage l'avis d'une autre, les entreprises japonaises ne sont pas toutes à ranger à la meme sauce. En fait pour voir l'etat des salarymen, il faut prendre un train bien bondé vers 22 heures (la Keio line direction Chofu ou Fuchu est pas mal) et là on se rend compte qu'ils sont quand meme bien crevé. Pour revenir au vecteur du sujet "stupeurs et tremblements", c'est surtout la condition féminine dans les entreprises qui est mise en exergue et non pas les salariés en tant que tel. Il y a quand meme pas mal d'OL dans les entreprises (office lady) dont le travail est plus que dévalorisant voire méprisant.
At 11:11 PM, Anonyme said…
je confirme que la productivite dans ce pays (Japon je precise) est franchement mauvaise, si on la compare à la France par exemple. Je ne fais aucun chauvinisme mais il faut se rendre a l'evidence, les japonais travaillent differemment (lentement si on carricature). Mais en revanche ils sont d'une remarquable disponibilite (là par contre, les Francais...). Mais je partage l'avis d'une autre, les entreprises japonaises ne sont pas toutes à ranger à la meme sauce. En fait pour voir l'etat des salarymen, il faut prendre un train bien bondé vers 22 heures (la Keio line direction Chofu ou Fuchu est pas mal) et là on se rend compte qu'ils sont quand meme bien crevé. Pour revenir au vecteur du sujet "stupeurs et tremblements", c'est surtout la condition féminine dans les entreprises qui est mise en exergue et non pas les salariés en tant que tel. Il y a quand meme pas mal d'OL dans les entreprises (office lady) dont le travail est plus que dévalorisant voire méprisant.
At 12:42 PM, Anonyme said…
fichtre, moi qui venait de recevoir mon contrat de travail, tout content d'y voir 6 jours de conges auxquels je ne m'attendais pas (ben ouais, seulement 4 mois de boulot, je pensais pour voir faire tintin sur les conges)
Mais la je lis ton post... c'est mal vu de prendre ses conges... argh... que faire ? faire bonne figure ou prendre mes conges comme un sale type ?
ah ah comme si j'avais hesite une seule seconde.
At 2:35 PM, Anonyme said…
Salut Vincent,
Je suis au Japon depuis un an (chef de projet), ouais je n'avais qu'a faire attention avant de signer! Confirmant certains commentaires, je suis desespere de voir que ca n'avance pas. Que me recommandes tu ? Coup de pied au cul ? oui, mais ca risque de reduire mon sejour. Methode pedagogique ? flute ce sont pas des gosses quand meme ! Karaoke ? j'ai donne, j'ai meme essaye l'ofuru. Ha ils sont contents mais ils ne changent pas pour autant. Ben non, je ne trouve pas. Une remarque qnand meme, les seuls japonais efficaces, prenant des initiatives, sont ceux qui ont, non pas etudies mais travailles a l'etranger hors de leur pays. D'ailleurs en discutant avec eux, bon nombre souhaiteraient soit etre transfere dans une filiale etrangere soit retrouver eux memes un job hors Japon (pas partout tout de meme).
j'en ai pour 3 ans encore, d'ici la je serais peut etre rentre dans le groupe ?
At 5:14 PM, wenrah974 said…
Assez terrifiant...
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