Le journal de Vincent

Le Japon comme vous ne l'avez jamais vu auparavant

8.6.08

Morts à Akihabara


Aujourd'hui, dans le quartier d'Akihabara, s'est produit quelque chose d'assez rare et surprenant.

Un jeune homme de 25 ans, au volant d'un camion de 2 tonnes a foncé sur plusieurs personnes, s'est arrêté, est sorti et les a poignardés.
Il a continué en blessant plus une douzaine de personnes.
Bilan final : 7 morts.
Le type a été arrêté et dit a la police qu'il était venu à Akihabara pour tuer et que n'importe qui ferait l'affaire.
Marre de la vie, marre de tout, il fallait qu'il fasse quelque chose.




Ce fait divers m'intéresse plus particulièrement parce que je vais à Akihabara toutes les semaines et j'aurais très bien y être à ce moment là.
J'y suis allé vendredi et je suis passé là où la scène a eu lieu.

Tomohiro Kato, simple employé de 25 ans, a de grandes chances d'être pendu dans les prochains mois.

Les japonais ne voient ici qu'un simple "débile" une fois de plus, mais en tant qu'étranger on peut voir ça autrement et comprendre facilement de quoi il en retourne.


La société japonaise étant une société élitiste, des hommes comme ça, il y en a des tonnes, ceux qui passent à l'acte sont moindres et c'est tant mieux mais le vrai problème est à mon avis un problème de société plus qu'un problème personnel.
Suffit de voir le nombre de suicides qui ont lieu chaque année en Avril, lors de la rentrée.
Les étudiants qui se voient refuser leur entrée à l'université ou encore les jeunes employés qui ne trouvent pas d'emploi.
Trop de pression autour d'eux, ils ne peuvent l'affronter et préfèrent donner fin à leurs jours.
Lorsque j'entends certaines personnes de mon entourage (qui sont employés de bureau) qui bossent comme des fous, qui ne voient ni leur femme ni leurs enfants, je leur dis "Mais prenez des vacances, profitez de votre vie !" et me repondent "Ah, si seulement ça pouvait être aussi simple que ça..."
Les japonais sont victimes de leur propre société "modèle", mais le problème c'est qu'ils n'en sont pas conscients.