Le journal de Vincent

Le Japon comme vous ne l'avez jamais vu auparavant

27.10.07

NOVA c'est fini !


Aujourd'hui parlons un peu d'actualité.
Une actualité à laquelle je m'intéresse beaucoup puisque l'on parle de la disparition totale de NOVA dans quelques jours.

NOVA, pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, c'est le plus grand réseau d'écoles de langues étrangères du Japon.
Société fondée en 1981, elle regroupe plus de 9000 employés un peu partout dans le monde, plus de 400 000 étudiants et propose des écoles de conversation en anglais pratiquement dans tout le pays.
C'est le premier employeur d'étrangers au Japon avec plus de 7000 personnes.
Impossible de se promener au Japon sans trouver une école Nova.
Tellement populaire que les écoles font parties intégrantes du paysage quotidien japonais.


Et bien malheureusement, cette sociéte a déposé le bilan vendredi dernier, la cause ? plus de 350 millions d'euros manquent dans les caisses.

Un mythe s'effondre...
Pourquoi cela me tient à coeur ?
car Nova, c'était tout simplement une des façons les plus simples pour venir travailler au Japon.
Ne nous le cachons pas, beaucoup d'étrangers ont pu venir travailler au Japon via Nova.
Travailler au Japon n'a rien de facile et Nova offrait à quasiment quiconque ayant une expérience dans l'enseignement (voir aucune) de pouvoir travailler au Japon.

Nova n'a jamais eu la critique facile, toujours référencé comme "usine à cours", leçons lentes et inintéressantes, rabachage constant, etc...
Malgré ça, la boite a toujours tourné à plein pot chaque année.
Ce genre de boite au Japon fonctionne tres bien ici car car vous le savez certainement, les japonais étant des quiches en anglais (eux mêmes vous le diront), Nova et compagnie ne peuvent que bien fonctionner.

Comment une boite comme celle-ci peut elle se retrouver en faillite ?
Tout a commencé avec certains étudiants qui ont demandé à être remboursés comme cela était indiqué dans la publicité.
Puis cela s'est amplifiée au mois de Juin avec des révélations plutôt intrigantes comme certains manuels destinés au personnel sur comment extorquer de l'argent aux étudiants.
Cette affaire a beaucoup fait parler d'elle et les étudiants ont commencé a se plaindre et à vouloir récupérer leur argent.
Sur ce, le gouvernement a interdit à Nova de faire signer des contrats de plus de 6 mois.
Ce fût le coup dur et c'est à partir de ce moment là que les choses se sont dégradées.
A savoir aussi que le vice-président et président de la boite auraient soit disant blanchi de l'argent.
Tout ça n'a fait qu'empirer les choses.

Cet été, ce fût le coup de grâce avec les salaires qui n'ont pas été versés.
Des grèves ont eclaté mais rien n'y fait, le personnel ainsi que les enseignants n'ont pas eu leurs salaires.
Les étudiants ont commencé à deserter les écoles et les professeurs ont fait de même.
A l'heure où j'écris ces lignes, c'est plus de 2 mois de salaire qui n'ont pas été payés et ils ne le seront probablement jamais.

Et puis vendredi dernier, Nova a decidé de fermer toutes ses écoles pendant 10 jours, période où Nova espère recevoir une aide gouvernementale ou encore trouver des repreneurs éventuels.
Mais bon, ne nous faisons pas de bile, il y a peu de chance que le gouvernement relance l'affaire.
C'est donc chômage technique pour tout le monde pratiquement comme ça, du jour au lendemain.
Autant vous dire que la pilule est dure à avaler surtout pour les enseignants étrangers qui savent que leur vie au Japon est sur le point de prendre fin.

Cela va même encore plus loin puisque Nova payait à ses enseignants des appartements pour une meilleure accomodité à leur arrivée au Japon.
Les enseignants reversaient ce loyer à Nova par la suite.
Le probleme à présent, c'est que Nova ne paye plus les propriétaires alors que les enseignants, eux, continuent de payer leurs loyers à Nova.
Conclusion, ce sont plusieurs personnes qui se voient être mises dehors depuis quelques semaines.
Le tableau est donc vraiment pas beau à voir.
Si la boite passe officiellement en faillite, alors la sociéte d'intérim qui s'occupe des embauches devrait normalement dédommager les enseignants des salaires non payés mais rien n'est encore sûr à l'heure actuelle.

Bien entendu ils existent d'autres écoles de langues mais malheureusement celles-ci sont bien moins riches et puissantes que Nova.
Il y a donc peu de chance que les ex-profs Nova puissent se faire embaucher dans ces écoles facilement.
Par contre ces écoles, elles, vont en profiter et vont certainement récuperer un maximum d'élèves mais à mon avis la, demande est plus forte que l'offre et il risque d'y avoir une saturation dans les mois à venir.

Voilà donc... c'est donc une situation assez catastrophique que vit le Japon actuellement même si les medias ne semblent ne pas trop s'en mêler.
J'oubliais de dire que le président de Nova s'est fait la male et a disparu on ne sait où.
Il est injoignable, ce qui n'arrange pas les choses.
Les yakuzas lui ont peut-être fait la peau ?

Nova, c'était aussi le lapin rose avec tout un tas de goods à son effigie comme savent si bien le faire les japonais.
Il avait même eu droit à son propre soft Nintendo DS ainsi qu'à ses propres Pocky.
Le lapin rose n'avait jamais été aussi populaire que ces dernières années.




Pour finir, je souhaite bon courage à tous ceux qui sont dans le pétrin et j'espere que vous pourrez trouver un nouveau boulot très prochainement sans pour autant quitter le Japon.
頑張って下さい!

15.10.07

Koban


Ceux qui ont déjà visité le Japon ont sûrement remarqué ce genre de panneaux


Ces panneaux indiquent que vous êtes devant un "KOBAN 交番".
Ces petits postes de police sont appelés ainsi et sont éparpillés un peu partout dans chaque quartier.
Alors qu'à Paris, ce sont des cafés que l'on trouve à chaque coin de rue, au Japon, ce sont plutôt ces Koban.


Les policiers de ces Koban ne font pas d'enquête ni quoique soit dans ce genre là, non, ils sont plutôt là pour aider les citoyens.
Alors que dans beaucoup petits du monde, les citoyens et policiers ne font pas bonne entente, le Japon est un pays où le peuple et les policiers s'entendent relativement bien.

Le plus grand intérêt des Koban, c'est de rendre service aux personnes qui sont perdues, qui cherchent leur chemin.
Le système d'adresses au Japon étant assez complexe (système de blocs, pas de noms de rue), le Koban offre des plans détaillés de chaque quartier et les policiers les connaissent par coeur ou du moins assez bien.
Toujours tres gentils, très serviables, ces policiers rendent de grands services à la population.
Il m'arrive souvent de demander de l'aide pour confirmer une adresse par exemple.
Une sorte de "point I" à votre service, toujours aimable.

Dans un Koban, on trouve généralement 2 à 4 policiers, 2 restant dans le Koban pendant que les 2 autres font des rondes en vélo.
Ils veillent ainsi à ce que tout se passe bien dans le quartier.
Ils peuvent faire des contrôles d'identité mais ne sont pas des policiers de terrain généralement.

Chaque jour, on peut voir un petit panneau où est inscrit le nombre d'accidents, de blessés ou encore de morts qui ont eu lieu la veille dans le quartier.


Cela peut surprendre au début mais il n'est pas rare de voir plusieurs morts affichés qui sont en général des sans-abris.
En tout cas, l'information est là et je trouve ça très bien.

Enfin, le Koban, cela peut être votre dernière chance au cas où vous perdriez votre portefeuille dans la rue.
Les japonais sont des gens assez honnêtes et n'hésitent pas à rendre ce qu'ils ne leur appartiennent pas.
Le Koban c'est donc aussi un service des objets perdus mais attention ! ceux ci ne sont gardés qu'1 mois si personne ne vient les reclamer.
Il y a donc de grandes chances que vous retrouviez votre portefeuille ici, qui plus est, avec tout son contenu.
Quand je dis "son contenu", je parle même des billets.
J'en ai fait moi-même l'expérience il y a quelques années où j'ai pu retrouver toutes mes cartes (ma carte de résident y était) ainsi que tous mes billets (et dieu sait combien il y en avait).
Je peux vous dire que j'étais bien content de l'avoir perdu ici plutôt qu'à Paris.

1.10.07

Prendre le bus à Tokyo


L'été japonais est enfin terminé.
Et dire que la semaine dernière, le thermomètre vascillait toujours entre 25 et 32 degrés.

Après avoir passé un dimanche au Tokyo Game Show, je reviens ici pour vous parler de tout autre chose : comment prendre le bus à Tokyo.
Vous qui visitez le Japon n'avez aucun mal à utiliser le train mais prendre le bus est une autre affaire.

Prendre le bus peut s'avérer bien plus pratique que de prendre le train et bien moins cher aussi, le problème est qu'il faut déjà savoir lire les kanjis, ce qui n'est pas à la portée de tout le monde.

Eh oui, première constatation lorsque l'on arrive à l'arrêt de bus, c'est que tout est en japonais, et ce, même dans la capitale.
En s'approchant plus près du panneau, on peut lire en tout petit des inscriptions en anglais mais ce n'est pas toujours le cas (surtout à la campagne).
Les inscriptions indiquent seulement les directions, pas les noms d'arrêts malheureusement.


Vous décidez de franchir le pas et de prendre le bus.
Vous regardez donc les horaires affichés sur le panneau.
Attention ! les horaires sont différents pour la semaine et pour les jours fériés (dimanche inclu).
Généralement de couleur blanche pour la semaine, bleu pour le samedi et rose pour le reste.

Les bus sont, on peut le dire, à l'heure.
Pas aussi précis que les trains bien entendus mais plus précis que leurs confrères parisiens. Ahem....
Sur les panneaux un peu plus sophistiqués, on peut voir où se trouve exactement le bus et dans combien de temps environ il arrivera à l'arrêt.

Le bus arrive, vérifiez bien avant de monter que c'est le bon (à vérifier sur la façade du bus ou encore à confirmer auprès du chauffeur).
Préparez à l'avance votre argent, 210 yens pour les adultes où que vous alliez.
Une fois que vous êtes montez, vous avez affaire à la "machine".
Qu'est ce que c'est que cette machine ?
La première fois que je l'ai vue, j'ai été surpris de tous ces boutons, fentes, cadrants, etc...


Ca surprend au début et on aimerait pouvoir donner son argent directement au chauffeur plutôt que d'avoir à faire à cette bécane.
Cette machine est donc disposée à coté du chauffeur et c'est donc à elle que vous devrez donner votre argent.
On a un peu peur au début car on y comprend rien du tout (où dois je mettre mes pièces ? et mes billets ?) surtout quand les autres gens poussent derrière vous.
Un conseil donc, montez en dernier, pour la première fois, vous serez plus à l'aise.

Le système n'est pas très complexe.
Vous avez une sorte d'urne où vous glissez vos pièces et la machine vous rend la monnaie si nécessaire.
Pour les pièces de 500 yens, c'est une fente spéciale.
Pour les billets, vous les glissez comme vous le faites avec les distributeurs automatiques de boissons.
Vous avez une carte de bus ? et bien pas de problème, glissez la aussi dans la fente dédiée et elle ressortira compostée.
Rien de bien difficile au final mais on peut remarquer la complexité de la machine qui est assez compacte.

De son coté, le chauffeur vérifie bien que tout se passe normalement, il vous aide si vous ne savez pas où mettre votre argent.
Si vous êtes 2, dites le lui et il appuiera en conséquence sur le bouton pour 2 personnes.
Les cartes de bus s'achètent directement au chauffeur, de même pour la grosse monnaie (10000 yens).
Autant vous dire que le chauffeur est tout aussi occupé à l'arrêt que lorsqu'il conduit.

Voila, vous avez payé, reste plus qu'à vous asseoir.
Oh là ! Vous vous rendez compte que le bus est tout riquiqui.
Si vous êtes du genre un peu enveloppé ou gros costaud, vous allez vous sentir étroit là dedans, c'est clair.
Les bus japonais sont assez étroits, que ce soit le couloir tout comme les sièges.
A l'entrée du bus, sur la droite, il y a les places pour personnes agées, femmes enceintes donc évitez de vous asseoir ici si vous le pouvez.
Une mamy qui reste debout alors que vous êtes assis peinard attirera tous les regards sur vous.
Autant rester debout et puis en tant que français, vous êtes censé montrer que c'est vous le plus gentleman.

Maintenant, il vous reste à trouver votre arrêt et si vous ne japonisez pas alors le plan dans le bus ne vous sera d'aucune utilité.
Au dessus du chauffeur, vous devriez apercevoir un écran affichant les arrêts.
Celui-ci affiche la prochaine station, la premiere fois écrit en japonais, en hiragana puis en romaji.
Enfin, vous êtes sauvé ! vous pouvez enfin lire la station.
Si les stations ne s'affichent qu'en kanjis, alors vous êtes plutôt mal et il est préférable de dire au chauffeur de vive voix où vous voulez vous arrêter, il vous fera signe lors de l'arrêt, plutôt sympa non ?

L'autre chose qui vous surprendra dans le bus, c'est le chauffeur qui ne cesse de parler constamment.
Mais que peut il bien dire ?
Et bien il informe les passagers de la prochaine station, il recommande de s'accrocher au démarrage et après chaque feu.
Il dit même lorsqu'il s'arrête au feu en vous demandant de bien vouloir patienter (comme si on avait le choix).
Bref, c'est une vrai pipelette, assez énervant au début mais on s'y fait avec l'habitude.

Les boutons d'arrêt ne manquent pas, suffit d'appuyer dessus pour qu'il devienne rouge, le chauffeur confirmera l'arrêt via son micro.

Pas la peine de se lever 5 minutes avant votre arrêt, le chauffeur vous laissera descendre tranquillement.
Les français ont toujours cette tendance à se lever 5 minutes avant, de peur de rater l'arrêt, et ce, que ce soit dans le train ou dans le métro.
Pas de panique, ici le chauffeur vérifie dans son rétro que tout se passe bien.

En général, on descend par la porte de derrière, la porte de devant étant réservée à la montée.

Voilà, vous êtes arrivé sain et sauf, ce ne fut finalement pas si difficile que ça.
Mes parents s'y sont habitués et pourtant ils ne parlent ni lisent aucun mot de japonais.

Dans le Kansai, région de Kyoto-Osaka, le système de paiement est un peu différent.
J'ai eu l'occasion de prendre le bus plusieurs fois lors de mes voyages.
Que les personnes du Kansai me corrigent, mais en général, on monte par l'arrière du bus, on tire un ticket de la machine sur lequel est imprimé un numéro.
Ce numéro correspond à l'arrêt auquel vous êtes monté.

Vous vous installez, vous payerez à la sortie.
A l'arrière du siège du chauffeur, un grand panneau LCD affiche le prix pour chaque numéro.
Plus vous ferez du chemin, plus le prix grimpera.
A l'arrêt, vous descendez par l'avant et vous réglez de la meme manière que plus haut en donnant votre numéro au chauffeur.
Le prix n'est donc pas unique comme à Tokyo.

Voilà, comme vous pouvez le constater, prendre le bus n'a rien d'impossible.
Il vous faut juste bien regarder ce qui est écrit (meme si vous ne comprenez pas), évitez de revasser et le tour est joué.